sauté printanier de dinde
De dinde, oui. Parce que je le vaux bien !
De là à en déduire que je suis une dinde, il n’y a qu’un pas… Que je ne franchirai pas.
Être une dinde ou être un agneau, telle est la question… surtout pour Pâques.
Toujours mieux que d’être un mouton… Ou une vache.
Quant à être non pas une poule, mais une belle poule ? Je ne me risquerai pas sur ce terrain glissant ! lol !
C’est le printemps, Pâques approche avec son agneau traditionnel, et moi j’ai des envies de petits pois, de doux navets, de févettes et de jeunes légumes primeurs en général… Mais je n’ai pas d’agneau dans mon congélo, je n’ai qu’un misérable sauté de dinde… Et quand je dis misérable, c’est vraiment bien le mot : mal coupé, morceaux de taille irrégulière, morceaux d’os bien pointus, bref je ne dirai pas où je l’ai acheté parce que je n’aime pas descendre un magasin en flèche, mais je peux vous dire que j’ai bien regretté de ne pas être allée chez mon boucher préféré !
Au marché j’ai trouvé des petits légumes bien frais, bien colorés et parfumés, d’où une sérieuse envie de navarin : petits pois bien dodus juste ce qu’il faut, carottes nouvelles, petites patates nouvelles, pas de fèves hélas, et principalement pas de navets nouveaux : je n’ai trouvé que des gros navets, nouveaux, certes, mais gros… Je voulais des jolis petits navets, tout petits, tout mimis, tout sucrés… Les gros sont rarement aussi tendres et sucrés, j’ai préféré m’en passer, ce qui est quand même un comble pour un navarin !
Malgré l’absence de navets, ce navarin (transformé en « sauté printanier de dinde »), c’était le printemps dans notre assiette !
Sauté printanier de dinde
Pour 4 personnes
Comme disait Fatéma Hal, « ton oeil est ta mesure »… 😉
Du sauté de dinde (ou d’agneau ou veau, peu importe) pour 4 (environ 800g)
quelques lardons fumés (j’ai pris 1/2 plaquette de tranches de poitrine fumée que j’ai recoupée)
1 botte d’oignons nouveaux
3 carottes nouvelles
1 kilo de petits pois frais (pesés entiers)
2 branches de céleri
environ 1 livre de petites patates nouvelles
Si j’en avais trouvé j’aurais mis une botte de petits navets nouveaux juste coupés en 2 ou en 4 !
1 belle branche de thym frais
1 feuille de laurier
5 gousses d’ail
facultatif : 1 cube de bouillon de volaille (ou agneau selon la viande utilisée, ou légumes)
facultatif : 1 petit verre de vin blanc
QS huile olive, sel, poivre, eau
J’ai mis un peu d’huile d’olive à chauffer dans une cocotte en fonte de taille appropriée. Pendant qu’elle chauffait, j’ai préparé les lardons : j’ai sorti une plaque de poitrine fumée du congélateur, et, comme je ne voulais pas tout utiliser, je ne voulais pas tout dégeler non plus. Alors j’ai ouvert le paquet, attrapé la couche de lamelles de poitrine et j’ai tapé avec bien fort sur mon plan de travail pour la casser en deux parties. Et j’ai bien soigneusement rangé la moitié restante dans le congélateur, bien à l’abri de l’air. J’ai ensuite taillé la totalité des épaisseurs en lardons de 1cm de large et je les ai mis dans la cocotte. J’ai ajouté le thym et laissé revenir sur feu assez vif en remuant de temps en temps.
J’ai pendant ce temps lavé mais pas pelé les patates, recoupé les plus grosses.
J’ai préparé mes oignons nouveaux : j’ai enlevé le surplus de vert, pelé les bulbes et les ai recoupés en 4 dans la longueur.
J’ai gratté mes carottes, je les ai bien lavées et je les ai coupées en rondelles.
J’ai pelé mes 2 branches de céleri et je les ai coupées en demi lunes.
Si j’avais eu des navets, je les aurais pelés en faisant sauter des éclats de peau du bout de mon couteau économe, j’aurais gardé un bout du toupet (j’aurais jeté les feuilles) et j’aurais coupé chaque navet en 2 ou en 4 suivant sa taille.
Tout cela en surveillant que ça ne brûle pas dans la casserole !
Quand j’ai remarqué que les lardons prenaient une très jolie couleur, j’ai ajouté la viande que j’ai laissée revenir sur feu vif toujours, pour qu’elle prenne couleur elle aussi. Et j’ai ajouté 5 gousses d’ail entières non pelées (il faut de l’ail très frais et de bonne qualité, et être sûr(e) que l’intérieur n’est pas pourri ou complètement germé ! Et ça, au printemps, quand tout décide envers et contre tous de germer, ben c’est pas évident ! Faut bien tâter…)
J’ai continué à préparer mes légumes en parallèle. Et j’ai préparé les petits pois.
Quand la viande a bien voulu commencer à colorer, j’ai ajouté les patates d’abord, en essayant de les dorer un peu pendant environ 5 minutes,
puis les oignons, les carottes et le céleri et j’ai laissé colorer encore et toujours. Si j’avais eu des navets, c’est à ce moment-là que je les aurais ajoutés.
Cela a bien pris encore 5 minutes pendant lesquelles j’ai continué mes petits pois.
J’ai ajouté un verre de vin blanc et une feuille de laurier, bien mélangé, puis j’ai fermé la cocotte et j’ai baissé le feu pour mijoter 10 minutes.
J’ai ouvert la cocotte pour ajouter les petits pois et évaluer la quantité de bouillon rendue : pas assez de bouillon = ça va cramer au fond… J’ai ajouté environ 1/2 verre d’eau et 1 ccafé de bouillon de volaille en poudre (pas nécessaire du tout, mais bon…), porté à ébullition puis couvert et baissé le feu pour mijoter 10 minutes.
J’ai planté la pointe d’un couteau dans la plus grosse patate pour m’assurer qu’elle était bien cuite à point. Si cela n’avait pas été le cas, j’aurais prolongé la cuisson.
Poivrer, goûter, rectifier.
Et voilà !
Le bouillon tendrement parfumé de thym, de laurier, des légumes et des sucs de la viande, sans parler du vin blanc qui n’est vraiment pas obligatoire, le bouillon disais-je donc, c’est un vrai bonheur. Il n’a pas besoin d’un cube, il se suffit à lui-même, il est léger, léger… Pour un plat qui n’est finalement qu’un ragoût de viande aux légumes, il nous fait oublier les sauces plus ou moins lourdes et épaisses de l’hiver pour nous entrainer dans cette renaissance qu’est le printemps. La dinde est une viande blanche maigre très appréciée quand la période des régimes minceur, marquée par l’éclosion des régimes miracles dans les magazines principalement féminins, s’installe. Beaucoup de légumes, un peu de féculents, et surtout du goût et des couleurs ! Le plaisir santé par excellence !
Regardez-moi ça, comme c’est beau !
Franchement, des couleurs pareilles, que je vous certifie sans retouche aucune, ça ne vous met pas le cœur en fête ?
Bon appétit !
Et surtout, joyeuses fêtes de Pâques à toutes et tous !